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En France, le coût de la pollution de l’air dans les logements est estimé à près de 20 milliards d’euros chaque année. Le trichloréthylène, le radon, le benzène, le monoxyde de carbone ou les particules sont entre autres responsables de milliers de décès annuels causés par ce type de pollution.

 

Une pollution qui coûte cher à l’État



Selon une étude récente réalisée par l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire), l’OQAI (Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur) ainsi que le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Batiment), la pollution de l’air intérieur coûte près de 20 milliards d’euros à la France chaque année. Le coût financier des 20 000 décès annuels ainsi que la baisse de la qualité de vie des malades représentent une grande partie de cette somme. Le reste sert à couvrir les pertes occasionnées par les absences professionnelles, le coût des soins ainsi que les sommes allouées à la recherche.

La pollution de l’air au sein des logements français est en effet responsable de plusieurs maladies affectant directement les voies respiratoires, mais également le reste du corps. L’inhalation de trichloréthylène provoque des cancers du rein, l’exposition au benzène accroît le risque de leucémie, le tabagisme passif est responsable des cancers du poumon tandis que la respiration des particules nocives en suspension dans l’air contribue à l’apparition de maladies cardiovasculaires.

Ces chiffres ne sont qu’une estimation basse



Selon l’adjoint de l’unité des risques liés à l’air au sein de l’ANSES, Guillaume Boulanger, les chiffres révélés par cette étude ne sont qu’une estimation basse de la réalité. Le poids de la pollution intérieure en termes socio-économiques pourrait représenter plusieurs millions d’euros de plus. L’air contenu dans une pièce est en effet susceptible de présenter plusieurs centaines d’éléments polluants. Cependant, il est encore difficile de les déterminer avec précision et d’évaluer leurs impacts sur la santé.

Seuls quelques facteurs de pollution ont ainsi été pris en compte pour la réalisation de l’étude. Le benzène, le trichloréthylène, les particules, le radon, le monoxyde de carbone ainsi que le tabagisme passif ont été étudiés par l’ANSES ainsi que l’OQAI étant donné que chacun d’eux possède un impact sanitaire relativement important et que des informations exploitables avaient déjà été collectées depuis 2003 jusqu’en 2007. Les résultats publiés ne représentent donc qu’une partie des risques et des coûts réels liés à cette pollution.

La qualité de l’air d’un logement liée à l’atmosphère extérieure



L’étude de l’ANSES permet d’attribuer la dégradation de l’air intérieur à la pollution de l’air extérieur. Le trafic automobile ou toute autre source de pollution présente dans l’environnement aurait un impact sur l’air respiré dans un logement. Les émanations pénètrent en effet dans les habitations à travers les différentes sources de ventilation et contribuent à polluer leur intérieur.

Bien que l’atmosphère extérieure ne soit pas la seule responsable du phénomène, elle représente une grande partie des dépenses de l’État dues à la pollution de l’air dans une habitation. Pour comparaison avec les autres polluants, les particules émises par le trafic automobile permettent d’expliquer 73 % des 20 milliards d’euros que représente le coût socio-économique de ce type de pollution. Le radon présent dans les sous-sols granitiques d’une maison ne représente que 13,7 % de cette somme tandis que le tabagisme passif ne représente quant à lui que 7 %.

La qualité de l’air est un réel problème sanitaire



L’air inhalé quotidiennement dans les maisons comprend de multiples sources de pollution. Les revêtements, les gaz produits par les moquettes, vernis, colles, meubles en bois ou peintures, les particules issues de la combustion des aliments ou les produits d’entretien sont autant de sources d’émanations toxiques potentielles. Les six éléments mentionnés plus haut sont toutefois les principaux polluants de l’air. Ils sont responsables de 20 000 décès prématurés annuels, mais on leur attribue également le coût élevé de la pollution intérieure.

En publiant son étude, l’ANSES souhaite inciter les pouvoirs publics à considérer de manière sérieuse la pollution en intérieur. En effet, des analyses poussées se révèlent désormais indispensables. La mise en place d’un diagnostic immobilier air intérieur serait par exemple une des mesures efficaces qu’il serait possible d’entreprendre rapidement. Dans l’attente de mesures concrètes, les solutions alternatives comme les kits d’analyse sont toutefois déjà proposés aux personnes soucieuses de leur santé.

 

 

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