Plus que jamais au cœur des politiques publiques du logement et de la transition énergétique, le diagnostic immobilier au sens large a fait beaucoup parler de lui au cours de cette année. On peut dire que le DPE a largement dominé l’actualité, entre durcissement réglementaire, recomposition du marché et professionnalisation accrue.
Une année 2025 marquée par un cadre réglementaire plus strict
Sur le plan réglementaire, 2025 a été marquée par un renforcement global des exigences pesant sur les propriétaires, vendeurs et bailleurs. La mesure la plus structurante reste sans conteste l’interdiction de mise en location des logements classés G au DPE, entrée pleinement en application cette année. Ces passoires thermiques ne peuvent désormais plus être proposés à la location, sauf après travaux de rénovation énergétique permettant une amélioration de leur classement.
Une contrainte qui a eu des conséquences directes sur le marché locatif déjà mis à mal depuis plusieurs mois. Mais qui doit contribuer à une prise de conscience élargie de l’importance des diagnostics immobiliers, au-delà du seul DPE, comme outils d’aide à la décision et de sécurisation juridique.
Le DPE reste central malgré l’importance des autres diagnostics
Si le DPE demeure le diagnostic le plus médiatisé en 2025, les autres diagnostics réglementaires ont également connu une activité soutenue. Les diagnostics amiante et plomb restent incontournables, notamment dans l’ancien, alors que les contrôles électricité et gaz continuent de jouer un rôle clé dans la prévention des risques domestiques.
Dans un contexte de vieillissement du parc immobilier, ces diagnostics sont de plus en plus perçus comme des outils essentiels pour prévenir les sinistres et rassurer autant les acquéreurs que les locataires.
Le diagnostic termites, très dépendant des zones géographiques, comme l’ENSA qui dépend de l’implantation d’un aérodrome à proximité du logement, ou encore l’État des Risques et Pollutions (l’ERP), sont des diagnostics esssentiels qui s’imposent comme des documents stratégiques. On pense particulièrement à certains risques comme le recul du trait de côte qui prend de l’ampleur, ou le risque RGA pour les sols argileux. Le DDT gagne en importance à l’heure où les risques climatiques et environnementaux occupent une place croissante dans les décisions immobilières.
Une activité en lien direct avec les tensions du marché immobilier
En 2025, l’activité du diagnostic immobilier est restée étroitement corrélée à l’évolution du marché immobilier. On note en fin d’année une reprise partielle et inégale des transactions, avec des dynamiques contrastées selon les régions. Dans les zones tendues ou attractives, la demande en diagnostics est restée soutenue, tandis que certains territoires ont connu un ralentissement, reflet d’un marché immobilier encore fragile. Toujours est-il que la construction de 420.000 logements neufs serait nécessaire pour endiguer la forte demande de logements, sans parler des urgences de réhabilitation ou rénovation énergétique pour lutter contre le phénomène de précarité énergétique qui prend de l’ampleur.
Ma Prime Rénov’, CEE : des ajustements importants en 2025
Les aides publiques à la rénovation énergétique ont connu une année marquée par des certaines mises au point, tant pour Ma Prime Rénov’ que pour les Certificats d’Économies d’Énergie. Ma Prime Rénov’ est restée le principal levier de soutien aux ménages, avec un fort démarrage en début d’année, qui a conduit, face à une montée des suspicions de fraude et à une forte pression budgétaire, à sa suspension temporaire au cours de l’été. Cette fermeture aura à nouveau lieu en début d’année prochaine, pour une nouvelle reprise axée sur les ménages modestes et très modestes, et une priorité donnée aux logements classés E, F et G. Certains bonus ont été supprimés, et des plafonds ont été instaurés afin de mieux maîtriser les dépenses et d’améliorer l’efficacité de l’argent public engagé. Par ailleurs, le bilan des CEE met en évidence un plus gros volume d’économies d’énergie réalisées, avec une orientation plus nette vers les rénovations globales.
Diagnostiqueur immobilier : une profession en quête de reconnaissance
Face à ces défis, 2025 a été une année de recomposition pour la profession. La création de nouvelles instances de représentation, largement relayée par la presse spécialisée, illustre la volonté des diagnostiqueurs de mieux défendre leurs intérêts et de participer activement aux discussions réglementaires.
Cette structuration répond à un double enjeu : garantir la qualité et la fiabilité des diagnostics, tout en assurant la pérennité économique d’un métier soumis à des exigences toujours plus fortes. Les diagnostiqueurs apparaissent désormais comme des acteurs clés de la politique du logement, à la croisée des enjeux techniques, environnementaux et sociaux.
On attend un nouveau parcours de formation, et peut-être, la création d’un Ordre pour cette profession qui ne demande qu’à gagner en transparence et surtout à être écoutée.
L’objectif est clair : défendre le métier, valoriser les compétences et surtout garantir la qualité des diagnostics.
À l’aube de 2026, le diagnostic immobilier n’est plus un simple passage obligé, il s’impose comme un pilier durable de la politique immobilière.
