Les températures grimpent à la surface du globe : on attend + 4° d’ici 2100…de quoi faire réfléchir un peu plus activement les gouvernements.
En France, on parle de PNACC (Plan National d’Adaptation au Changement Climatique), une stratégie qui découle de la TRACC (Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique). La TRACC, c’est une stratégie essentielle mise en place pour anticiper et atténuer les effets du changement climatique sur divers secteurs, dont celui du logement.
La troisième édition de ce plan, le PNACC 3, met un accent particulier sur l’adaptation du secteur résidentiel aux défis climatiques à venir.
Tour d’horizon des mesures prévues par le PNACC 3 pour le logement : le point sur les actions qui, concrètement, doivent être menées, sans oublier l’accent mis sur l’urgence à informer les citoyens.
Les défis climatiques prennent de l’ampleur
Plusieurs risques climatiques aboutissent à l’élaboration de différentes mesures. Ces risques sont par ailleurs connus des propriétaires ou locataires via l’état des risques et pollution (l’ERP), dont la mention est requise dans les annonces immobilières. Quels sont ces défis ?
- Augmentation des températures : Les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et intenses, rendant certains logements inconfortables, sans compter les problèmes de santé des occupants.
- Épisodes de précipitations extrêmes : Ces phénomènes accroissent les risques d’inondation, mettant en péril les habitations situées en zones inondables.
- Élévation du niveau de la mer : Les zones côtières sont particulièrement exposées, avec des risques accrus d’érosion et de submersion marine sur l’ensemble du territoire.
- Phénomènes climatiques extrêmes : Tempêtes, cyclones et autres événements climatiques sévères peuvent causer des dommages importants aux infrastructures résidentielles. Ils sont de plus en plus fréquents en métropole, ce phénomène devrait s’amplifier dans les années à venir.
Mesures phares du PNACC 3 pour le secteur du logement
Pour répondre à ces défis, le PNACC 3 propose une série de mesures structurées autour de plusieurs axes. Le logement est particulièrement visé par ces mesures de protection par anticipation.
- Le renforcement de la réglementation et des normes de construction
Adapter les normes de construction aux nouvelles réalités climatiques est urgent, qu’il s’agisse de réviser les normes thermiques, par exemple en termes d’isolation, ou encore d’intégrer les risques climatiques dans les plans locaux d’urbanisme, en limitant la construction dans les zones à risque. L’adaptation aux risques spécifiques est essentielle : par exemple, surélever les installations électriques dans les zones inondables ou renforcer les toitures dans les régions sujettes aux tempêtes.
- La promotion de matériaux résilients
Encourager l’utilisation de matériaux de construction capables de résister aux aléas climatiques, tels que les inondations ou les tempêtes, pou adapter le parc immobilier existant et le rénover de façon intelligente. Cette modernisation passe par l’élaboration de programmes de rénovation énergétique. Il faut aussi renforcer les dispositifs existants, tels que MaPrimeRénov’ ou bien les CEE (certificats d’économies d’énergie), prêts bonifiés, pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments. Aujourd’hui, quand on parle de confort thermique, on pense aussi à l’inconfort estival, et à minimiser ou supprimer le recours à la climatisation.
- La sensibilisation des propriétaires : Informer et accompagner les propriétaires sur
les mesures d’adaptation possibles pour leurs logements, et bien sûr sur les aides possibles d’un point de vue financier. En France, France Rénov’ est la plateforme publique de référence pour orienter les ménages dans leur parcours de rénovation énergétique.
Plusieurs solutions innovantes et écologiques sont mises en avant
L’innovation est bien au cœur du PNACC 3 pour rendre le secteur du logement plus résilient :
- Toitures végétalisées : Elles permettent de réguler la température intérieure des bâtiments et de gérer les eaux pluviales. Les villes aussi se végétalisent, en créant des espaces destinés à lutter contre les îlots.
- Systèmes de ventilation passive : Conception de bâtiments favorisant une circulation naturelle de l’air pour réduire la dépendance aux systèmes de climatisation.
- Utilisation de matériaux biosourcés : Encourager l’emploi de matériaux issus de ressources renouvelables, tels que le bois ou le chanvre, pour une meilleure performance thermique et un moindre impact environnemental.
Financement et incitations économiques
Pour assurer la mise en œuvre effective de ces mesures, le PNACC 3 prévoit plusieurs aides, sous forme de subventions et crédits d’impôt, de partenariats public-privé, ou encore par l’extension du prêt à taux zéro (PTZ ou éco-PTZ) pour inclure des travaux d’adaptation climatique. Le but étant de faciliter l’accès des ménages aux financements nécessaires. L’urgence est bien sûr de moins consommer d’énergie, d’avoir recours aux énergies vertes, mais aussi et surtout de renforcer la résilience des habitations face aux aléas climatiques.
Tout ceci s’inscrit dans la continuité des précédents plans, avec pour ambition d’adapter la France aux impacts du changement climatique à l’horizon 2030 et au-delà. Cela commence par l’intégration des enjeux climatiques dans les politiques publiques et la mobilisation de tous ces acteurs pour ce secteur du logement qui est très vulnérable face aux phénomènes climatiques extrêmes, et donc au cœur de cette stratégie.