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A force d’interdictions et de restrictions, plus ou moins dissimulées, tout porte à croire que l’on souhaite que la plupart des logements soient chauffés à l’électricité. Avec les nouveaux critères de classe énergie du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), puis l’interdiction programmée des chaudières au fioul, et ensuite l’arrivée des restrictions sur le chauffage au bois ; on ne sait plus comment se chauffer si ce n’est à l’électricité. Il est vrai qu’il serait bon pour la planète d’arrêter totalement d’employer des énergies fossiles, mais les gestes en faveur du climat ne sont pas les seuls à motiver nos dirigeants pour que nos logements soient le plus électrique possible. Quel type de chauffage faut-il alors privilégier pour son logement ? Que faut-il savoir sur le type de chauffage du logement que l’on souhaite acheter ?

 

Le fioul c’est (presque) fini

La ministre de la Transition écologique a encore récemment confirmé qu’il sera interdit d’installer des chaudières au fioul à partir de juillet 2022 .

C’est à dire qu’ à compter de cette date, lorsqu’une chaudière au fioul sera déclarée irréparable, il ne sera pas possible de la remplacer par un même modèle en neuf. Il faudra alors obligatoirement changer d’énergie. Toutefois, la réparation et l’entretien de chaudières au fioul existantes seront toujours possibles mais l’emploi en sera déconseillé si pas (encore) interdit.

Pour les propriétaires d’une chaudière au fioul en bon état ce n’est pas encore pénalisant s’ils occupent leur bien immobilier ; mais par contre la pénalité est d’ores et déjà acquise s’ils souhaitent le vendre ou le louer. En effet ne nouveau DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) qui est en vigueur depuis ce 1er juillet dernier pénalise fortement tout type de chauffage ou de production d’ECS (Eau Chaude Sanitaire) employant les énergies fossiles (gaz, charbon, fioul). La raison de cette pénalisation est l’entrée dans le DPE de la ‘classe climat’ et de la notion de double seuil.

 

La classe climat et le double seuil DPE

Jadis il était possible d’obtenir un ‘bon DPE’ ou tout du moins une classe énergétique acceptable avec un chauffage polluant dès lors que celui-ci consommait peu d’énergie. Si l’étiquette environnementale (rejets de GES – Gaz à Effet de Serre) était déplorable, l’étiquette énergie (consommations en kWh/m²/an) restait convenable.

C’était notamment le cas pour les logements bien isolés disposant d’un chauffage efficace à l’image des chaudières à condensation par exemple. Leur classe DPE était alors bien meilleure qu’un logement chauffé tout électrique avec des convecteurs ‘grille pain’, parmi les plus gourmands et et les moins efficaces.

Mais depuis que le coefficient de prise en compte du calcul d’énergie primaire a été modifié pour favoriser électricité ; et depuis le nouveau DPE, tout cela s’est inversé. En effet, désormais le nouveau DPE (en vigueur depuis le 1er juillet 2021) prend en compte le plus mauvais score entre classe énergie (consommations) et classe climat (rejets en GES) pour classer le bien immobilier. C’est la notion de ‘double-seuil).

 

C’est à dire qu’un logement qui consomme peu mais d’une énergie polluante (gaz, fioul) risque fort d’avoir un DPE bien plus mauvais qu’un même logement consommant beaucoup d’une énergie considérée comme ‘non polluante’ (électricité, bois, granulés).

 

A savoir : Il faudra attendre que le montant prévisionnel des dépenses en énergie apparaisse dans le libellé des annonces pour voir le système s’équilibrer un peu. Avec un prix de l’électricité toujours en forte croissance, le montant des factures en énergie d’un logement tout électrique risque fort de dissuader les acquéreurs et les locataires.

 

Alors quelle énergie pour son chauffage faut-il fuir ou faut-il privilégier ?

Il n’y a pas de secret, cause environnementale ou cause économique, on nous pousse à privilégier l’électricité.

 

Environnementalement l’électricité serait plus propre (à l’exclusion des déchets et risques nucléaires) , et économiquement parce qu’il faut renflouer EDF, Linky, Areva …et payer les retards et pénalités des EPR que nous n’arrivons pas à construire et/ou à faire fonctionner (Flamanville, Olkiluoto, Taishan).

 

Ce n’est pas forcément un mal d’opter pour l’électricité puisque les pompes à chaleur (PAC) sont les appareils les plus performants en produisant davantage qu’ils ne consomment. C’est le fameux COP ou Coefficient Optimal de Performance mais qui ne s’applique que selon une certaine fourchette de température. En cas de températures froides (<7°C) leurs performances s’effondrent et ces appareils ne sont plus que de simples chauffages électriques dont l’usage risque de gonfler considérablement les factures. Or, 7°C (et en-dessous) en hiver en France c’est assez courant pour de nombreuses régions….

 

Exit les énergies fossiles, il reste la biomasse et notamment le bois. Mais là encore, il faut pouvoir choisir puisque des restrictions existent déjà et d’autres sont à venir pour l’emploi du bois comme combustible de chauffage.

A Paris et en région Île-de-France l’usage du chauffage au bois est déjà réglementé. Le chauffage bois par foyer ouvert y est interdit et il est restreint pour les foyers fermés en fonction du label ‘flamme verte’ des appareils.

 

Pour les autres villes et dans les autres régions, il semble que l’on se dirige vers un même type de restrictions et d’interdictions. En effet, dans le projet de loi Climat et résilience il est prévu d’ajouter des restrictions de ce type lorsque le bien est situé dans le périmètre d’un PPA (Plan de Protection de l’Atmosphère). Il faudra alors ajouter au DDT (Dossier de Diagnostics Techniques) un certificat attestant la conformité de l’appareil de chauffage au bois aux règles d’installation et d’émission qui seront fixées par le préfet. Voilà comment va bientôt arriver un nouvel item au DDT à ajouter aux diagnostics immobiliers déjà obligatoires.

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