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Les diagnostics immobiliers et notamment l’état parasitaire ont bien sensibilisé les acquéreurs et vendeurs de biens immobiliers aux risques d’infestation par les parasites du bois et de la construction. Avant que ne tombe le couperet d’un état parasitaire positif, plutôt que de traiter en curatif des constructions infestées, des précautions sont à prendre d’abord à la construction, mais aussi lors de travaux d’extension et/ou de rénovation. Prévenir l’apparition des termites, champignons et mérules, les conseils, les précautions et les bonnes pratiques.

 

Termites et insectes xylophages

Qu’il s’agisse des termites ou des insectes à larves xylophages, la plupart des défenses essentielles sont réalisées dès la construction en isolant le bâti du sol. La réglementation impose l’emploi de barrières physiques ou physico-chimiques dans les zones d’infestation (arrêté préfectoral). Hors de ces zones, au vu de la rapidité d’extension, il est prudent de faire réaliser ce traitement à la construction car qui sait si dans les années suivant la construction les termites n’auront pas colonisé le terrain et que la construction sera alors menacée à son tour. Pour mémoire, le CTBA signalait en 2015 sur une plaquette que l’infestation avait progressé de 700 communes en 10 années ce qui représentait à l’époque plus de 3 900 communes infestées par les termites uniquement en métropole.

A savoir : Un traitement préventif lors de la construction se fait en général en moins de 4 heures et revient à moins d’un millier d’euros pour une construction standard de 120 m² environ (produits et temps de pose). En curatif sur un même pavillon de 120 m² infesté, il faudra débourser entre 1 500 € et 3 000 € pour une année de traitement (souvent à renouveler) que l’on place des pièges à termites ou une barrière chimique. Le risque est donc important surtout qu’entre l’arrivée des termites et leur découverte, des bois ont pu être sérieusement dégradés.

 

Moisissures et champignons

Les moisissures des bois, champignons et notamment mérules se développent un peu partout bien que des zones soient désormais plus particulièrement propices à leur développement. Pour le risque mérule, les zones sont également définies par un arrêté préfectoral qui rend obligatoire le diagnostic mérule (dans l’état parasitaire) avant la vente d’un bien immobilier construit et/ou avant démolition.

 

Contre les champignons lignivores (s’attaquant au bois), ici aussi des précautions sont à prendre dès la construction mais aussi tout au long des travaux (bricolages, ajouts, extensions, réparations…) mais aussi lors de l’occupation du bien immobilier.

Si le bien est occupé ou reste inhabité quelques temps, il est indispensable de s’assurer que l’humidité n’y stagne pas et notamment qu’il n’y ait pas d’infiltrations (eaux pluviales notamment). Les champignons ne se développent pas lorsque les locaux sont maintenus en-dessous de 60% d’humidité relative, qu’ils ne sont pas confinés (manque d’aération) et plongés dans l’obscurité quasi-permanente.

 

Lors de la construction et de tout travaux postérieurs à la construction initiale, deux types de précautions sont à prendre :

  • traitement préventif : selon le bois, il peut s’agir d’un traitement xylophage que ce soit par étuvage et traitement en autoclave et/ou de l’application de produits fongicides. Les bois ainsi traités étant alors répartis en 4 classes selon leur capacité à être ou non placés dans des lieux humides avec ou sans contact avec le sol (Norme NF EN 335-1 );
  • pose préventive : des règles de protection des bois sont à respecter par les professionnels mais aussi par les particuliers bricoleurs. C’est ainsi qu’avant tout chantier, y compris d’ajout d’une extension à la construction (loggia, pergola, piscine…) on s’assurera que le professionnel applique le DTU (Document Technique Unifié) du domaine dans lequel il travaille (DTU 31 structure, DTU 51 parements de sols, DTU 36-1 menuiserie, DTU 41-2 bardages en bois…). En outre, pour toute personne voulant réaliser soi-même des ouvrages avec usage du bois dans la construction, il est indispensable de consulter le guide Durabilité des ouvrages bois réalisé par le CTB afin de connaître les pratiques recommandées, à éviter et à proscrire.

 

Ainsi avec quelques précautions aussi bien à la construction que lors de la réalisation de tous les travaux, il est possible de prévenir les risques termites et mérules plutôt que de découvrir l’une ou l’autre voire les deux infestations lors de la réalisation des diagnostics immobiliers obligatoires avant la vente.

Toute opération curative est une baisse du prix de vente, un retard dans la transaction et parfois une cause de dépenses importantes pour la remise en état du bien immobilier : réfection des plâtres et enduits, remplacement de boiseries, parements et éléments de structure.

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